Le Chesnay ville nature !
Article mis en ligne le 22 novembre 2006
dernière modification le 8 février 2015

par LABROUSSE Jean
  • Dessines moi un mouton.
  • Mais il faut de l’herbe pour un mouton !
  • Alors dessines moi un petit mouton.
  • Mais, même pour un petit mouton, il faut un peu d’herbe. Tu vois bien qu’il n’y en a plus ici !
  • Alors pourquoi appelle-t-on ta ville Le Chesnay ville nature, Monsieur le Maire ?
  • Ah ça, vois-tu, c’est une très vieille histoire. Dans le temps cette ville, ce n’était alors guère qu’un village très verdoyant, était peuplée d’habitants dont beaucoup étaient maraîcher ; enfin quoi un des ces multiples villages de l’Île de France.

Seulement, vois-tu, toute cette verdure, si elle était bonne pour les Chéneysiens et leurs animaux, elle ne convenait pas du tout à l’homo parisianis.
En plus, la verdure ça ne rapporte que peu de taxes ; c’était la misère en quelque sorte !
Alors, un de mes prédécesseurs, a eu l’idée de construire des immeubles.

Puis est venu mon temps. Il y avait encore des espaces verts. Mais à quoi pouvaient-il bien servir ?
Tout au plus à permettre aux enfants et aux chiens de gambader. Mais quel bruit ne font-il donc pas, sans parler des crottes, je ne parle que des chiens, bien entendu !

Aussi j’ai décidé que tout ce qui était vert devait disparaître.

Oh ! N’y vois là aucune arrière pensée politique, d’ailleurs moi je ne fais pas de politique. Mais, le béton et l’asphalte, n’est-ce pas plus propre, plus rangé que cette herbe qui pousse dans tous les sens ?

Et puis, comment veux-tu que les voitures roulent dans l’herbe. Même les 4x4 seraient tout crottés. Ils sont trop beaux pour qu’on risque de les salir.

Encore récemment il y avait de l’herbe sur le parvis de l’église, et puis aussi devant ce monument un peu désuet qu’est l’ancienne mairie, (il faudra songer à s’en débarrasser un jour ou l’autre), il y avait un beau jardin, avec de belles fleurs et même, horreur, de l’herbe.

Mais j’y ai mis bon ordre. Ne sont-ils pas beaux tous ces terrains libérés pour y parquer des voitures ?

Cependant, il ne faut jamais se couper tout à fait de ses racines, alors pour que chacun se souvienne d’un temps bien révolu, la ville s’est appelée « ville nature ». La verdure n’était plus sur le terrain mais elle restait dans la tête des habitants. N’est-ce pas mieux ainsi.

Oublies le mouton, je vais te dessiner une voiture.

Jean Labrousse (pardon Saint-Ex !)

Dernière nouvelle. Au moment de mettre sous presse un flash de l’AFP nous apprend que pour ne pas être contaminée par le « Grand Parc », la majorité du conseil municipal a décidé de délocaliser la ville sur l’astéroïde B 612. Nous allons donc devenir une Principauté. Il en est fini de « Le-Chesnay-le-Neuilly-des-Yvelines ».

Nous serons le « Monte-Carlo-de-l’Île-de-France » !