Fraternité (suite)
Article mis en ligne le 11 octobre 2016
dernière modification le 26 novembre 2016

par WELSING Joëlle

Les premiers migrants sont arrivés ce mardi 22 novembre sur le site de l’Inria de Rocquencourt. D’autres devraient venir ce vendredi.
Une porte installée à la hâte dans le grillage, le long de la départementale 307. Un mot d’accueil rudimentaire, « Welcome », imprimé et collé sur un vieux calendrier. Derrière, deux bâtiments encerclés par des grilles de chantier. C’est là que depuis ce mardi 22 novembre, une quarantaine de migrants sont installés. Impossible d’accéder au site même. Sans être un sanctuaire interdit, les lieux sont surveillance. Lire la suite


Quelle nouvelle ce matin 10 octobre sur France Inter, la fraternité peut rapporter « gros ». Le taux de croissance enregistrée par la Suède depuis 2014 serait du à l’arrivée massive de migrants sur son sol. « La Suède est, en proportion, le pays d’Europe qui, en 2014 et 2015, a accueilli le plus de réfugiés en Europe : 160 000 personnes pour 9,5 millions d’habitants »

Les économistes suédois n’en reviennent pas

Les économistes suédois n’en reviennent pas : ils ont dû revoir en urgence leurs modèles pour tenter de comprendre ce qu’il se passait avec leur pays.
La Suède connaît un boom économique inattendu. Les économistes suédois n’en reviennent pas : ils ont dû revoir en urgence leurs modèles pour tenter de comprendre ce qu’il se passait avec leur pays. Imaginez : au quatrième trimestre 2015, c’est-à-dire l’hiver dernier, la Suède a connu un taux de croissance de 4,5%.

Il a fallu revoir toutes les statistiques et toutes les prévisions. Pour vous donner une petite idée : 4,5%, c’est un taux de croissance asiatique ! La France se traîne péniblement avec une progression de 1,5% du PIB, et c’est plus du double de la croissance allemande.
Il a bien fallu trouver une explication. Les économistes distingués du royaume se sont réunis en congrès, ont passé des jours entiers à trifouiller les statistiques et, enfin, après des heures de discussions et de controverses, ils sont arrivé à un consensus scandinave.
La dynamique des migrants

La raison de cette croissance aussi époustouflante que soudaine tient en un mot : les migrants. La Suède est, en proportion, le pays d’Europe qui, en 2014 et 2015, a accueilli le plus de réfugiés en Europe : 160 000 personnes pour 9,5 millions d’habitants.
Pour faire face, le gouvernement suédois a dû immédiatement dépenser des sommes très importantes, pour nourrir, loger, vêtir... bref accueillir tous ces gens.
Et puis les commerçants et les hôteliers ont adoré ces commandes d’Etat payées rubis sur l’ongle, et toute l’année en plus. Ensuite, il a fallu penser à ses choses plus pérennes : d’où des plans d’investissements sur plusieurs années : logement, écoles, routes...
Or, on le sait, quand le bâtiment va, tout va ! Et en plus ces boulots ne sont pas délocalisables. Ensuite, il y a les migrants eux-mêmes. Que fait un réfugié quand il arrive en Suède ? Il achète un sandwich – et bing de la TVA – ou une doudoune – re-bing de la TVA.

Et ensuite, que fait-il ? Il cherche du boulot : ça tombe bien, le BTP en a du boulot, grâce aux commandes d’Etat de tout à l’heure – et en plus du boulot que les Suédois n’aiment pas trop faire.
Tout à coup, les entreprises qui n’arrivaient pas à recruter parce que le travail qu’elles proposaient étaient trop dur, se mettent à tourner à plein régime. Et voilà comment la générosité suédoise est devenue en moins d’un an la recette de sa richesse.)]

Et ce matin (11 octobre) toujours sur France Inter

la chronique politique de Thomas Legrand

Ce matin, vous revenez sur la répartition prévue des réfugiés de la jungle de Calais dans des centres d’accueil à travers la France.

« Oui, parce que le prisme du débat public sur cette question est tristement déformant. Bien sûr, la presse nationale relaie toutes les manifestations (une vingtaine jusque-là), jamais massives, d’habitants, souvent accompagnés de leurs élus locaux pour refuser que s’installent sur leur commune des CAO ou des CADA. Les CAO sont des Centres d’Accueil et d’Orientation de migrants. De toutes petites unités qui regroupent, pour la plupart, moins de 20 migrants, c’est-à-dire 3 ou 4 familles. Il en existe déjà 164 en France, 3000 migrants y sont installés pour 4 mois. 5000 y sont déjà passés depuis novembre dernier. Les CADA hébergent, eux, des demandeurs d’asile. Des centres qui vont de 40 à 200 places dans des plus grandes villes. Depuis la prise de position très hostile de Laurent Wauquiez sur le sujet, beaucoup d’élus locaux, sur les terres desquels l’Etat a repéré des bâtiments, relaient ou organisent la contestation. Des militants d’extrême droite vont même (dans des cas plus isolés) jusqu’à dégrader les bâtiments sélectionnés. Il ne s’agit pas de bâtiments municipaux… Jusqu’ici les préfectures n’ont eu à procéder à aucune réquisition. Les communes n’ont rien à débourser, et ce sont des associations comme France Terre d’Asile qui gèrent les centres pour le compte de l’Etat. »

Mais dites-vous, une fois installés, ces centres ne posent aucun problème…

« Et c’est ça l’évènement inattendu, exceptionnel même compte tenu de l’ambiance désastreuse dans laquelle les tenants du déclinisme déprimés placent le débat public. Depuis novembre – n’en déplaise à ceux qui, à gauche, pensent que la France est avant tout raciste, ou ceux qui, à droite, estiment que nous sommes au bord de la guerre civile à cause des immigrés- aucun incident avec les migrants n’est à déplorer dans aucun centre… bien au contraire, rien que des manifestations de solidarité, de fraternité. Ce n’est pas une vision idyllique, c’est le rapport précis qui remonte des préfectures et de la presse locale qui est d’ailleurs pleine de ces histoires d’entraide, de cours d’alphabétisation, d’échanges de services, de retraités volontaires qui organisent des activités, de familles qui s’invitent. Une grande banderole « Allex village solidaire » orne le clocher d’Allex, ce petit bourg drômois. Ce n’est pas une exception. Plus de 1000 maires ont proposé, d’eux-mêmes, des locaux, de nombreux comités d’entreprise offrent leurs bâtiments de colonies de vacances par exemple pour quelques mois. Sur les 164 communes qui hébergent des CAO, 77 sont de gauche ou écologistes, 68 sont de droite et 19 sans étiquette, donc la solidarité est très bien répartie. Ce qui est remarquable, c’est la généralisation de l’accueil, plutôt que du refus. L’hostilité se manifeste toujours avant, jamais une fois les migrants installés, pour l’instant du moins. Les participants à la primaire de la droite, dont les thèmes de controverse envahissent le débat public, ont une lourde responsabilité dans l’image faussée de peur, de repli, que certains d’entre eux diffusent et qui, pour l’instant, ne correspond pas, pour surprenant que ce soit, à la réalité de ce terrain, qu’ils invoquent pourtant à longueur de meetings. »



La motion adoptée par le Conseil de l’Ordre du Barreau de Versailles vient rappeler à nos élus que l’accueil des réfugiés est un droit fondamental :


LE REFUS D’ACCUEILLIR LES DEMANDEURS D’ASILE A LOUVECIENNES ET ROCQUENCOURT : LE BARREAU DE VERSAILLES NE PEUT RESTER SILENCIEUX FACE A UNE ATTEINTE GRAVE A UN DROIT FONDAMENTAL

Lire la motion du Conseil (...)

Lire la motion du Conseil de l’Ordre du Barreau de Versailles



Les élus de Versailles Grand Parc ont visiblement oublié l’existence des traités internationnaux : cela voudrait dire qu’il n’y a aucun juriste parmi eux !

« INSTALLATION D’UN CAMP DE MIGRANTS SUR LE DOMAINE DE L’INRIA À ROCQUENCOURT : FRANÇOIS DE MAZIÈRES ET L’ENSEMBLE DES MAIRES DE VERSAILLES GRAND PARC DEMANDENT AU PRÉSIDENT DE L’INRIA DE RETIRER SA PROPOSITION ».

La lettre de FRANÇOIS DE (...)

La lettre de FRANÇOIS DE MAZIÈRES