Quand Le Chesnay était à Gauche !
Article mis en ligne le 28 septembre 2014
dernière modification le 6 octobre 2014

par Claude MEUNIER

C’était il y a longtemps mais cela vaut le coup de s’en souvenir. La revue « Les Annales du Chesnay »n°21 de l’année 2007 publiée par l’Association « Le Chesnay d’Hier à Aujourd’hui  »* nous apprend dans un article rédigé par Monsieur Jean-Louis Berthet, qu’aux élections municipales de 1925 une liste Radicale et Socialiste réussissait à conquérir la Mairie du Chesnay. La liste de Julien Poupinet, alors châtelain du Grand Chesnay et important propriétaire terrien de la commune, était largement battue au deuxième tour grâce au bon report des voix des électeurs de la liste communiste éliminée au premier tour. Néanmoins, Julien Poupinet, maire depuis 1912, seul élu de droite, peut siéger au Conseil municipal. On ne nous dit pas si sa présence y fut réellement effective.

Un fait curieux : sans que l’on en connaisse bien les raisons le meneur de cette équipe gagnante, Constant Bourges, fît savoir qu’il ne souhaitait pas être maire.
Contre toute attente et malgré la concurrence de personnalités mieux connues c’est un chesnaysien de fraîche date qui est choisi. Il s’agit de Camille Monprofit, homme de gauche donc en dépit de son patronyme qui aujourd’hui ferait les délices des humoristes. Il est âgé de 59 ans, rentier et résident depuis 4 ans rue des deux-Cousins. De cet homme il nous est dit que l’on sait peu de choses sinon qu’il est natif du Loir-et-Cher, fils d’un tailleur de pierres.

Aux élections de 1929 Camille Montprofit ne se représente pas. La gauche désunie n’est plus une réelle alternative. Les radicaux sont à « couteaux tirés » avec les communistes et certains élus sortants ont préféré « assurer » en s’alliant à la droite modérée. De nouveau, le Chesnay penche à droite avec l’élection d’André Crouzet qui restera maire pendant 40 ans.

Et Camille Montprofit ? Il vécut paraît-il discrètement sans intervenir désormais dans la vie de la commune. Si discrètement qu’à sa mort, en 1935, l’adjoint enregistrant son décès, alors qu’il avait siégé dans son conseil, ne mentionne même pas sa qualité d’ancien maire. Il est enterré au cimetière du Chesnay et peu de gens semble se souvenir de lui.

Dans ce même article il est précisé que ce fut un premier magistrat tout à fait honorable. On lui doit en particulier la construction de la salle des fêtes, du dispensaire communal, ancienne PMI, et actuelle « Bibliothèque pour tous ».

N’oublions pas de mentionner la réalisation de l’assainissement de la rue de Glatigny avec la couverture du ru du même nom et l’accompagnement de la création de nombreux lotissements en particulier celui d’une partie du parc du château du Grand Chesnay depuis la rue Jeanne Léger jusqu’à la route de Mantes. Il nous est dit que son action avait tranché par rapport au relatif immobilisme des mandatures précédentes.

Claude Meunier

  • 63 rue Molière -Le Chesnay