La restauration scolaire
Article mis en ligne le 5 mars 2016
dernière modification le 6 mars 2016

par Claire MOURIER

Voilà bien un sujet qui suscite des débats à l’infini et qui connait, selon la mode qui trotte, des infléchissements qui ne tiennent pas exclusivement à la santé des enfants.
Certes, la vigilance doit être renforcée pour prévenir les risques sanitaires. Mais entre les préférences des enfants, les exigences diététiques, les questions de coût et de respect des normes, nourrir les enfants dans les cantines devient un casse-tête.

On souligne que l’alimentation et l’éducation du goût passent par une offre diversifiée qui permette de garantir les apports nutritifs et la découverte progressive de produits nouveaux. Cette action n’a de sens que si elle rencontre dans les familles des prolongements éducatifs et de convivialité. La sensibilisation aux questions environnementales a permis plus récemment aux services des collectivités en charge des questions de restauration de se pencher sur un plus grand respect de la provenance des aliments, les conditions de pêche ou d’élevage, les risques présentés par l’agriculture intensive par exemple.


Cela a conduit certains décideurs publics et privés à privilégier les circuits courts d’approvisionnement avec des réseaux de producteurs certifiés « bio » ou engagés dans une charte de respect des normes (agriculture raisonnée, élevage respectueux des animaux).

Bien sûr, cela a un coût, mais il peut être contenu si dans le même temps on simplifie la composition des repas, et si dans une évaluation globale on apprécie le gain constitué par le maintien de nos ressources dans nos territoires et de notre autonomie vis-à-vis des groupes agroalimentaires internationaux.
Revisiter les menus des cantines doit permettre de contenir les prix, privilégier le contenu au contenant, limiter les emballages, offrir des repas simples et diversifiés, respectueux de l’environnement. Il n’est pas nécessaire au cours d’un même repas de manger du poisson et de la viande. De même on doit pouvoir éviter le fromage si on a mangé des pâtes gratinées.

Est-il nécessaire que le veau soit Marengo à la maternelle ou que le poulet soit à la sauce milanaise à l’école primaire ?

Il est préférable de s’assurer que le veau a connu un élevage naturel et que le poulet a bénéficié d’un espace de plein air et d’une alimentation saine.

Soutenir les objectifs de respect des espèces marines en évitant d’acheter le poisson chez les chalutiers qui ravagent les fonds marins, c’est aussi travailler à l’avenir de nos enfants. Soyons responsables et interpellons quand cela est nécessaire, les représentants publics pour qu’ils infléchissent leur action vers une meilleure prise en compte de l’intérêt collectif.

Claire Mourier