Expression du groupe POUR LE CHESNAY ENSEMBLE A GAUCHE lors du débat d’orientatin budgétaire
Article mis en ligne le 23 février 2019
dernière modification le 12 octobre 2019

par Claude MEUNIER , Claire Mourier

« Monsieur le Maire du Chesnay-Rocquencourt,
Vos orientations budgétaires appellent de nombreuses remarques, mais dans le temps imparti, nous tenterons de relever les grands axes qui nous apparaissent essentiels.
Sur la question de la fiscalité, telle qu’elle est présentée dans les documents, nous pouvons constater que les moyens très confortables dont disposent les deux communes historiques ont permis de maintenir une fiscalité très faible, tant sur la taxe d’habitation que sur la taxe foncière, nonobstant les mécanismes de péréquation que vous déplorez.
Vous souhaitez réduire la taxe d’habitation à son taux de 2017 pour la ville historique du Chesnay, ce qui de notre point de vue n’est pas correct.

En effet, compte tenu des moyens supplémentaires dont vous disposez par l’effort de l’Etat et l’annulation des pénalités, il serait élégant de maintenir la contribution telle que votée en 2018, pour compenser la faiblesse du taux de notre nouvelle moitié. N’est-il pas dit que les époux contribuent aux charges communes à proportion de leurs moyens ?
Du reste, le taux apparait encore modeste comparé à la moyenne des autres communes. Par ailleurs les chantiers nombreux engagés ou prévus justifient un effort de nos concitoyens.
Les dernières conclusions du recensement de la population font apparaître une baisse tendancielle qui appelle des réflexions de fond si on les rapproche des indicateurs relevés dans le secteur de la petite enfance et des écoles qui mettent également en évidence la diminution des jeunes familles et donc des enfants.

Pour notre part, nous jugeons que ces constats alarmants sont le résultat d’une politique immobilière néfaste, conduite depuis de nombreuses années. Cette politique, qui vise à favoriser les acquisitions et non les locations, sur un segment de marché financièrement élevé, resserre fortement les flux possibles d’entrée sur notre territoire, nuit au renouvellement sociologique, ainsi qu’à la bonne économie de notre ville.
On trouve le pendant de ces choix funestes dans la politique conduite au centre commercial de Parly II vitrine commerciale dont la cible semble parfois en décalage avec la réalité économique de certains Cheysnocourtois.

Donc, notre ville vieillit, nos écoles et nos crèches se vident, et nos concitoyens se logent ailleurs. Ceci est la conséquence de vos choix que nous avons toujours combattus. La discrimination sociologique que vous pratiquez vous a fait délibérément opter pour les pénalités plutôt que les constructions pendant des années.
Et les efforts récents, imposés par la loi, de réalisation de logements sociaux ont été entrepris pour construire desT1 et T1’ plutôt que les logements diversifiés.
Cela conduit à un appauvrissement du marché locatif dans notre ville et à l’exclusion d’une diversité humaine et économique nécessaire à notre équilibre.
En conséquence on est collectivement riches mais vieux ! Nous constituons en quelque sorte une réserve d’indiens, même Versailles fait mieux !

Cette politique immobilière a des conséquences notamment sur les mobilités des personnes et la question du stationnement payant a mis en évidence la pénurie de liaisons commodes pour les salariés et les agents économiques qui circulent sur notre territoire.
Ainsi, l’emploi excessif des voitures nuit à notre environnement, à l’économie globale, contribue au réchauffement climatique.

Dans un souci de responsabilité, il conviendrait de s’engager politiquement dans l’élaboration du plan climat-air-énergie territorial initié au sein de VGP.

Relevons au passage qu’il s’impose aujourd’hui dans les documents d’urbanisme locaux. Voilà encore une action territoriale transversale qui dépasse les contours de la ville et impose de penser plus globalement et coopérer plus concrètement. Vous n’y faites pas référence.
La question tarifaire pour l’accès aux services municipaux et aux activités sportives et associatives est un sujet sur lequel nous faisons depuis longtemps des observations. La fusion de communes met en évidence des disparités tarifaires qui ne peuvent être maintenues et donnent l’occasion d’effectuer un travail de clarification.

Harmoniser au sein de l’intercommunalité serait un plus apprécié et apporterait un peu de logique pour nos concitoyens qui subissent des écarts non justifiés. Rappelons à cette occasion que l’opposition municipale n’est jamais associée aux rencontres avec les représentants des associations, ce que nous dénonçons. Un peu de transparence dans la gestion collective serait de bon goût !

Le contour de la nouvelle commune fait apparaître dans certains domaines des doublons qui ne devraient pas être maintenus durablement. Ainsi, les équipements bénéficiant à la pratique du tennis n’imposent pas d’avoir toutes les installations qui y sont allouées. On peut redéployer les espaces pour d’autres activités. C’est le cas également pour d’autres pratiques sportives. Par chance la ville historique de Rocquencourt ne disposait pas d’une piscine, ni d’un château. Le coût de réalisation et d’entretien de cet équipement apprécié et nécessaire pour les enfants des écoles devrait être mutualisé au sein des intercommunalités comme cela se pratique dans d’autres territoires. C’est de bonne gestion !
Enfin, un plan de stationnement tel que vous l’avez présenté, qui n’est inséré dans aucun plan de circulation dans la ville et à ses abords et sans plan de transports publics alternatif, relève du non-sens. Nous vous exhortons à donner de la cohérence à cet ensemble.

Dans le domaine culturel, la fusion permet de bénéficier d’un plus grand nombre d’espaces, et donc de repenser par exemple la politique publique dans le domaine musical. Il faut également, comme nous l’avons souligné, rapprocher les moyens des habitants, par exemple pour l’accès aux livres et aux moyens électroniques. La lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme constituent des priorités nationales. Il faut décliner cela au plan local.
La nouvelle configuration de notre ville impose de repenser l’organisation et l’exploitation des bâtiments publics pour offrir un service de proximité de qualité dans un souci de bonne gestion. Dans cette perspective, une meilleure intégration du bourg de Rocquencourt constitue une priorité qu’il faut inscrire dans les objectifs budgétaires de court terme, tout comme le plan de circulation sécurisée des enfants dans le cadre de la nouvelle carte scolaire à définir.
Nos choix politiques sont comme vous le savez autres que les vôtres. Nous croyons que la discrimination sociale est un fléau. Nos valeurs portent une intégration solidaire, le respect de l’environnement et le partage équitable.

Nous avons donc bien pris connaissance de vos orientations budgétaires, nous vous en donnons acte mais n’y adhérons pas. »

Claire Mourier, Claude Meunie