Quand le maire se laisse aller ...
Cachez ce pauvre que je ne saurais voir !
Réactions àl’éditorial de Monsieur le Maire dans « Evénements du Chesnay » de juillet 2002
Article mis en ligne le 28 décembre 2002
dernière modification le 10 septembre 2014

par DWebmaster

Oui, comme un certain nombre de personnes, nous n’aimons pas la mendicité. Mais la raison de cela diffère en tous points des raisons invoquées par Mr Brillault dans son éditorial du journal Evènement de cet été.

Depuis le 19e siècle nous savons qu’il y a des bons et des mauvais pauvres, et nous apprenons dans cet article que rien n’a changé ! Il y a toujours les pauvres méritants qui mouchent leurs nez et disent bonjour et merci à la dame et les autres…. ceux qui vont boire l’argent généreusement octroyé par la France d’en Haut. Pour résoudre le problème, après les charters d’immigrés, affrétons des autocars pour envoyer vers des cieux plus cléments, tous nos SDF.

Soyons sérieux, peut-on concevoir qu’une personne vivant dans la rue n’ait pas réellement besoin d’être aidée ?

Il n’y a pas de bons ou de mauvais pauvres, il y a des hommes et des femmes, victimes d’un système économique s’arrangeant fort bien de la misère sociale ou culturelle (locale ou internationale) lorsqu’il ne s’appuie pas dessus. Sans aucun doute, quand la galère est là, des différences individuelles interviennent. Les hommes ne sont pas égaux devant la résistance à la souffrance et la frustration. Aider son voisin de palier n’a jamais fait de mal à personne et c’est même un devoir. Nous ne devons cependant pas confondre ce palliatif avec la lutte contre la cause du mal. Le médecin qu’est M. Brillaut ne nous contredira pas sur ce point.

Nous devons surtout rechercher les responsabilités et au-delà, à l’orée du 21e siècle, nous demander comment nous pouvons accepter ce système et cette vision du monde.

Pourquoi la souffrance de ces hommes et de ces femmes ne nous éclate t elle pas à la figure ? "

Joëlle Welsing

Cachez ce pauvre que je ne saurais voir !

Soyez pauvre mais ne le montrez pas. C’est déjà suffisamment perturbant de savoir qu’il existe des pauvres, qu’il faille en plus les voir tendre la main dans la rue. Et puis n’est ce pas un droit fondamental que de pouvoir choisir son pauvre. Il y a quelques années, lorsque j’étais jeune, certains avaient leur juif, ils n’étaient pas tous mauvais, puis vint le temps d’avoir son noir ou son arabe, alors pourquoi ne pas pouvoir avoir son pauvre, bien propre et surtout discret, secret. Rien n’empêche d’ailleurs qu’il soit en plus noir ou arabe ou je ne sais quoi, à condition qu’il ne se montre pas, qu’il sache dire merci, qu’il ne boive pas qu’il etc.. etc...

Je ne pouvais pas imaginer que ces notions, qui me révoltaient déjà lorsque, comme la plupart des jeunes de ma génération, je lisais les Pauvres de la Comtesse de Ségur, reviendraient à la mode.

Nous pouvons remarquer que la plupart des gens qui vivent dans le midi sont paresseux, beaucoup sont sales et même j’ai ouï dire qu’ils avaient une drôle d’odeur, alors leur envoyer nos mendiants nauséabonds ne changerait pas grand chose à la situation.

Après les charters d’immigrés, affrétons des autocars pour envoyer vers des cieux plus cléments, tous nos SDF.

En lisant l’éditorial de notre Maire j’ai cru à un canular. Lorsque je suis revenu de mon midi, je n’y avais plus rien à y faire puisque les SDF m’avaient piqué mes petits boulots habituels, on m’a juré que c’était sérieux. Alors j’ai quand même préféré en rire car j’étais trop honteux que l’on puisse écrire de telles choses.

Au fait, aller quémander la voix des électeurs sur les marchés, peut-il être assimilé à un acte de mendicité et, à ce titre interdit ? "

Jean Labrousse