Le manque de logements sociaux va coûter 5 millions d’euros au Chesnay
Article mis en ligne le 12 décembre 2020

par DWebmaster

Extraits du Parisien : Laurent Mauron Le 10 décembre 2020 à 19h08

Le manque de logements sociaux va coûter 5 millions d’euros au Chesnay
La commune devra payer cette pénalité sur trois ans au titre de la loi SRU, qui exige un taux de 25% de ce type de logements en ville. Il lui faut en construire 1400 mais les terrains libres sont durs à trouver...

Pour les communes en délicatesse avec la loi Solidarité renouvellement urbain (SRU), qui impose 25 % de logements sociaux sur leur territoire, le mot carence est devenu synonyme de pénalités financières. Et pour le Chesnay-Rocquencourt,
l’addition se révèle salée : 5,1 millions d’euros à payer sur trois ans à partir de
2022, à ajouter à un budget de fonctionnement tournant autour des 50 millions d’euros.
Une sanction à double tranchant d’ailleurs, car outre la facture élevée, ce déficit de 1400 logements sociaux sur la ville, qui en compte à ce jour quelque 1800, entraîne, au passage, la perte par la municipalité de son droit de préemption. Elle s’expose également à devoir « transférer » à la préfecture la gestion de son contingent de logements de ce type et l’octroi des autorisations d’urbanisme.

« Nous travaillons dans un climat très constructif avec l’Etat pour trouver des
solutions mais ces pénalités vont impacter lourdement notre budget », explique un proche du maire (MoDem) Richard Delepierre. Et ce dernier de souligner que ces 5,1 millions auraient pu permettre de « réhabiliter l’EHPAD » ou de « remettre aux normes la piscine ».
C’est donc à un tout autre projet que va se consacrer l’équipe municipale : celui de chercher des solutions pour rattraper le temps perdu.

En clair, il lui faut trouver des terrains libres pour construire et se rapprocher au plus près des 1400 logements manquants. En ce sens, outre la collaboration avec la préfecture, les réserves foncières de l’Etat sont visées. La commune songe aux terrains de l’INRIA (Institut national de la recherche en informatique et en automatique) à Rocquencourt mais aussi à ceux du SGAP (Secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur), situés au-dessus de l’hôpital Mignot.

Deux dossiers pour lesquels des « marges de manoeuvre » seraient envisageables selon la mairie.
Dans ce contexte, la nouvelle équipe élue en 2020 en veut évidemment à la
précédente. Elle dénonce les choix « hasardeux » et les « vingt ans d’attentisme » de l’ancien maire, Philippe Brillault (DVD), lesquels ont, selon la majorité actuelle, entraîné ce fameux manque de 1400 logements sociaux. Philippe Brillault voit là une « attaque inappropriée ». « Je présenterai des chiffres précis face à ces critiques qui manquent d’élégance de la part de quelqu’un qui était mon adjoint depuis 2014 et a donc accrédité mes choix », confie-t-il.
Cette polémique intervient quelques semaines après l’annulation des élections
municipales par le tribunal administratif de Versailles le 17 novembre dernier.
Celui-ci a relevé « deux irrégularités » ayant affecté le bon déroulement de la campagne : un « affichage sauvage » à destination des automobilistes, à base d’affichettes qualifiant le maire sortant de « menteur » mais aussi une publication du groupe Facebook « Vivre au Chesnay-Rocquencourt », soutien de Richard Delepierre, mettant en doute « la probité » de Philippe Brillault. Richard Delepierre a lancé une procédure d’appel devant le Conseil d’Etat qui devrait se prononcer dans les six mois à venir......